Fabien CANU –  « Devenir la base arrière de la performance olympique.»

Fabien CANU – « Devenir la base arrière de la performance olympique.»

« The right man in the right place ». Une épithète qui définit bien le parcours sans faute du nouveau directeur général de l’INSEP. Successivement sportif de haut niveau (2 titres mondiaux et 3 titres européens), directeur à la préparation olympique et paralympique, directeur technique national du judo, inspecteur général, Fabien CANU a connu l’INSEP sous toutes ses dimensions : administratives, formatives, sportives. L’expérience acquise, il la met désormais à contribution pour honorer dit-il son « nouveau  challenge professionnel » : diriger notre « Terre de champions » nationale qu’il rêve de transformer en « Maison de la Performance ». Nommé depuis un mois et demi à peine, les chantiers ne lui manquent pas. Avant tout, procurer toutes ses chances au sport français dans la perspective des JO de Paris. Ses équipes travaillent dans un contexte de concertation nécessaire avec l’ensemble des acteurs sportifs, parfois secoué de brefs soubresauts annonciateurs de futurs succès.

Fabien CANU – Directeur Général de l’INSEP © Photo INSEP

Vous êtes resté  fidèle à votre club formateur durant votre brillante carrière sportive. Avez-vous fréquenté l’INSEP et quel souvenir tirez-vous de ces années de formation?

Je suis arrivé à l’INSEP à 18 ans en tant que sportif de haut niveau et j’y suis resté jusqu’à 32 ans. Les débuts ont été difficiles car je m’interrogeais sur mes capacités mais j’ai dû persévérer. En fait, je n’ai jamais quitté vraiment cet établissement car mes fonctions m’y ont accompagné : DTN du judo, chargé de la préparation olympique et paralympique à l’INSEP pendant 5 ans. J’ai donc été en contact avec cet établissement de prestige sans pour autant le connaître dans le détail. 

Je me suis donc lancé dans l’aventure des JO de Paris en candidatant à ce poste de Directeur général. Un challenge professionnel inédit qui me permettra de mieux connaître les différents métiers de la maison qui concourent à son prestige.

Pouvez-vous nous exposer les grandes lignes de votre programme d’ici les JOP de 2024 ?

Il est un peu tôt pour parler de programme étant donné que j’ai pris mes fonctions il  y a tout juste un mois. Avec nos équipes, nous sommes en train de peaufiner les grandes lignes stratégiques du projet d’établissement dont le socle est l’accompagnement des sportifs de haut niveau et des équipes de France ainsi que les paramètres de la performance. Nous devons imaginer et mettre sur pied d’autres prestations à offrir aux fédérations et aux professionnels du sport qui nous fréquentent.

De fait, nous sommes en train de créer, à notre manière, un village des Jeux, en associant les partenaires utiles (Agence nationale pour le  sport, COJO, CNOSF, ministère des sports).Il faut créer une dynamique particulière en aidant les entraîneurs à maîtriser cet environnement particulier.

Quelles mesures comptez-vous promouvoir pour participer à la réussite de ces JOP ?

Ces actions particulières font partie de notre plan d’action que nous élaborons actuellement. Nous aurons des échanges avec l’encadrement dans ce sens. Nous nous comparons à un village qui prépare les JO. Nous constituons la base arrière de l’opération de préparation. Il s’agit aussi de rassembler les savoirs- faire et de les mobiliser pour cette ambition olympique.

Vous êtes à la tête – le fameux “vaisseau amiral”- du réseau des établissements? Quels sont vos projets dans ce domaine?

Le réseau « Grand INSEP » perdure et s’affine. Il compte 27 centres chargés d’accompagner le parcours de performance des champions  à venir. Il est entré désormais dans une phase très opérationnelle. 4 nouveaux membres ont intégré récemment notre réseau. Des structures privées et des opérateurs des collectivités territoriales envisagent  de nous rejoindre…

On l’oublie souvent, l’INSEP, outre la formation des sportifs de haut niveau,  demeure un établissement de formation, quel est votre rôle dans ce secteur ?

Rappelons à ce titre que l’INSEP a un statut d’établissement public supérieur et qu’il a rang d’université. S’agissant de son rôle dans le domaine de la formation, il assure une expertise forcément de haut niveau dans la formation et le recrutement des cadres techniques. Il va participer ainsi au développement de la toute nouvelle Ecole des cadres qui sera mise en place le 1er janvier prochain conformément aux conclusions de la mission de préfiguration confiée à Yann CUCHERA. L’INSEP est donc également un opérateur de formation continue à part entière, reconnu comme tel par ses partenaires.

La recherche occupe-t-elle une place centrale dans votre projet d’établissement?

Plus que jamais la Recherche est valorisée et mise à contribution. Deux laboratoires sont à pied d’œuvre dans notre établissement : l’IRMES (Institut Recherche biomédicale et d’Epidémiologie du Sport) et le SEP (Laboratoire de Sport Expertise et Performance).

Avec ces structures, l’INSEP s’engage à mener 6 projets de recherche dont le financement est assuré par cette subvention de l’Etat…

Comptez-vous amplifier le rôle international de l’INSEP, en particulier vis-à-vis des pays francophones ?

La demande étrangère ne fait que s’accroître. S’agissant de la francophonie, sans être exhaustif, nous avons passé une convention avec le Canada (Province de Québec), le Sénégal. D’autres pays sont appelés à suivre.

Les organisations internationales du sport comme le CIO, les ministères français et étrangers ressentent un intérêt croissant pour notre travail et nous le font savoir en évaluant nos avancées.

Replacer la France dans le peloton de tête du sport mondial  est une affaire de moyens ?

En cette période difficile, il nous faut faire mieux avec ce qu’on a. L’ANS table sur 20 médailles d’or sur une 5ème place mais pour l’instant, à ce moment de la mise en œuvre, il faut sans cesse affiner, clarifier, se renouveler.

Propos recueillis par Jean Bernard Paillisser

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