Fabien Lamirault – La quête des médailles

Fabien Lamirault – La quête des médailles

Fabien Lamirault est, à 41 ans, un heureux papa de 3 enfants. Il vit à Nans-les-Pins (Var) avec sa femme, une commune où il est également conseiller municipal. Il devient tétraplégique en 1998 suite à un accident de voiture, c’est au centre de rééducation que le quadruple médaillé d’or paralympique prendra goût à la pratique du para-tennis de table. Accompagné par Engie et la Caisse d’Epargne Côte d’Azur dans le cadre du #PactedePerformance, il nous raconte son parcours.

Fabien Lamirault aux Jeux Paralympiques de Tokyo (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Quel est votre palmarès ?

J’ai participé à mes premiers Jeux Paralympiques à Londres en 2012, puis j’ai été 2 fois médaillé d’or à Rio en 2016. 2 médailles d’or que j’ai pu conserver à Tokyo l’été dernier. J’ai également obtenu quelques titres aux championnats du monde et championnats d’Europe.

Comment vous êtes vous dirigé vers le para tennis de table ?

Lorsque j’étais jeune, je pratiquais la boxe française et le handball. Suite à mon accident de voiture en 1998, j’ai repris goût au tennis de table au centre de rééducation, j’ai retrouvé le plaisir que j’avais à l’époque des années collège. Ça m’a tout de suite donné envie de m’inscrire dans un club handisport, j’ai pris une licence et l’aventure a commencé. Je voulais absolument continuer à faire du sport malgré ce handicap que je ne connaissais pas. C’est pour cela aussi que j’interviens dorénavant en milieu scolaire, pour démocratiser le handicap auprès des enfants, pour qu’ils nous voient et apprennent à nous connaître.

Parlez-nous de votre parcours personnel post accident ?

Lorsque j’ai eu cet accident en 1998, j’étais dans une école hôtelière pour devenir cuisinier. Je voulais faire ce métier depuis tout petit. Mais forcément, j’ai dû faire une croix dessus. Suite à l’accident je suis retourné au Lycée pour préparer un bac ES, c’était un peu laborieux mais je m’en suis sorti. Et c’est lorsque je suis entré à la fac que je suis devenu fort sur le plan sportif. La bascule s’est faite très rapidement, j’ai mis les études de côté et je me suis investis à fond dans le sport. J’ai eu des gros soutiens qui m’ont aidé à me concentrer sur le côté sportif, notamment ma femme que j’ai rencontré en 2001. On a construit une belle famille et on est très heureux dans le sud.

Parlez nous de votre parcours sportif post accident ?

Lors de mes débuts au tennis de table handisport, l’unique objectif était de prendre du plaisir, pour me défouler. Mais j’ai eu cette chance d’avoir mis les pieds dans un gros club qu’est le CSINI (Cercle Sportif de l’Institution Nationale des Invalides), j’ai pu côtoyer des personnes qui pratiquaient du sport à haut niveau, des para-athlètes qui préparaient les Jeux Paralympiques d’Athènes en 2004. A force de voir ces personnes là se préparer et d’avoir les yeux qui brillent, j’ai eu la motivation et l’envie de faire pareil. J’essayais d’en faire toujours plus, et j’ai eu la chance de côtoyer les meilleurs au monde, la France et la Chine étaient sur le toit du monde en para tennis de table. Je suis monté au fur et à mesure dans la hiérarchie et j’ai eu ce déclic. J’ai multiplié mes séances d’entraînement, avec l’objectif d’atteindre le niveau de l’équipe de France, il y a aussi cette force de caractère qui m’a permis d’accomplir tout ce que j’ai fait aujourd’hui.

Comment lier la vie de famille avec le sport de haut niveau ?

Toutes ces aventures que je vis, je le fais avec ma famille. Elle est partie prenante de ce projet sportif. Je suis souvent absent du foyer et vais très régulièrement à Issy les Moulineaux pour m’entraîner. Une partie de mon garage à Nans-les-Pins est aménagé pour pouvoir pratiquer le para tennis de table. Toute ma famille veut que je continue, notamment pour Paris 2024, ils sont fiers de moi.

Désormais, avec le recul que j’ai, je souhaite remercier infiniment le CSINI sans qui je n’aurais sûrement jamais eu cette carrière. Je suis très reconnaissant de tout ce qu’ils ont pu m’apporter dans cette aventure paralympique. C’est un super club où j’ai rencontré ceux qui m’ont aidé à atteindre le haut niveau.

Comment se passe la classification du handicap dans votre sport ?

Pour revenir à ma classification, on a de la chance au tennis de table d’avoir 10 classifications de handicap, 5 en fauteuil et 5 debout. Je suis classé en handicap 2, donc la 2ème catégorie la plus “handicapée”. Je suis atteint des 4 membres.

Pour finir, j’aimerai dire que j’adore intervenir dans les écoles et dans les entreprises qui me soutiennent, c’est important pour moi et pour les gens en général. J’adore échanger et remercier les personnes qui sont derrière moi.

Propos recueillis par Sophie Dufour

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